Le tour de la Corse 2022
Voyage du 20 août au 4 septembre 2022Départ: Saint-Florent, Corse, France
Arrivée: Bastia, Corse, France
Équipage: 7 marins
Le 20 août, c’est en famille que nous embarquons sur Arlequin. L’objectif du voyage : le tour de la Corse, de Saint-Florent à Bastia. Ce voyage en voilier est une première pour la majorité d’entre-nous. Plusieurs questions se posent donc. Supporterons-nous la mer, le vent et la houle ? Nous supporterons-nous, après des années sans vacances partagées ?
Les premiers jours, la voile et la navigation ne sont pas vraiment au centre de nos préoccupations. On se familiarise avec l’équilibre précaire, les toilettes qui tanguent et les réservoirs d’eau noire à vider. Alors qu’on s’agrippe à tous les cordages pour aller à l’avant du bateau sans tomber, Yorick et Balthazar courent dans tous les sens et anticipent les mouvements de la houle. Même si on progresse légèrement, il y a encore du chemin à faire avant qu’on puisse vraiment se rendre utile.
Les jours passent, on découvre la voile et la Corse. On explore les plages du Lotu et de Saleccia, le marché couvert de l’Ile Rousse, les Iles Sanguinaires, les bars d’Ajaccio, la baie de Figari et le rhum de Porto-Vecchio. Souvent, les fins de journées se ressemblent. On enfile masques, tubas et palmes pour des moments de snorkeling. Seuls dans de magnifiques criques, les couchers de soleil sont toujours accompagnés d’un apéro puis d’un repas convivial, souvent conséquent en quantité.
La plupart du temps, le ciel est bleu, le vent calme et la navigation paisible. Ce n’est que quelques jours avant la fin du voyage que nous découvrons la voile de manière très différente. Le vent se lève alors que les voiles sont dehors. Gilets sur le dos, nous nous contentons d’observer alors que Yorick et Balthazar s’activent. Ces forces-là, nous les avons aussi découvertes à Girolata, une semaine plus tôt. La tempête des jours précédents a fait des dégâts. Sur les plages, nous découvrons des bateaux échoués, parfois démâtés. Le décor est triste et nous fait prendre conscience de la force du vent et de l’eau, même en mer Méditerranée.
Même si l’équilibre est toujours précaire, on prend du plaisir à naviguer et à découvrir des termes et des techniques que nous n’avons jamais entendu. On aide pour ancrer, déplier et ranger les voiles. A la force des bras, ce sont les garçons qui se chargent de hisser la grand voile. Les derniers mètres sont difficiles, c’est donc Yorick qui prend le relais. Ce n’est que quelques jours plus tard, après les avoir laissés suer, qu’il leurs apprend la technique.
Après deux semaines passées en mer, nous avons les réponses. Oui, nous nous sommes supportés. Oui, nous avons supporté la mer, le vent et la houle. Mieux, on l’a même apprécié et on ne dirait pas non à une deuxième expédition. Parce que ce voyage est fait de beaux paysages et de joyeux moments qui nous ont rempli la tête de souvenirs.
Texte: Cléa
Photos: Cléa & Dylan